La majorité du parlement a désavoué le budget initial du Conseil d’État, qui proposait une demi-indexation des salaires, inférieure à celle accordée par le secteur privé, et la suppression des annuités dues à son personnel. Elle a voté majoritairement une compensation du renchérissement à 2,44%, arrachée de haute lutte par le Cartel intersyndical, et le versement de l’annuité 2023, que le Conseil d’État ne souhaitait finalement accorder qu’en fonction de l’excédent des comptes 2022.
L’ensemble des amendements proposés par Ensemble à Gauche ont été votés par une majorité : 2,6 millions de francs pour l’enseignement spécialisé et l’accueil des enfants en difficulté ; 0,9 million de francs pour la culture et le sport populaire (soutien au livre et à l’écrit, aux intermittents du spectacle, à l’Université ouvrière, au Conservatoire populaire, à l’encadrement et à l’entraînement des jeunes sportifs) ; 500'000 francs pour immeubles avec encadrement pour personnes âgées ; enfin, 359'850 francs pour trois postes supplémentaires d’éducatrice ou éducateur dont a urgemment besoin le foyer de détention de La Clairière, en souffrance.
Le PLR, le PDC et l’UDC se sont largement ridiculisés pendant 2 jours, signe que l’argent ne peut pas tout acheter. Malgré les moyens presque sans fin dont ils disposent pour défendre une politique aveugle au service des privilégié·e·s, ils ne sont pas parvenus à imposer leur programme brutal de régression sociale.
Face à la hausse du coût de la vie, des primes d’assurance-maladie et de l’énergie, il est parfaitement scandaleux que le PLR ait osé proposer la suppression totale de l’indexation des salaires de la fonction publique, ou que le PLR et le PDC aient osé soumettre au vote la coupe d’une subvention de 500'000 francs en faveur des immeubles avec encadrement pour personnes âgées. La veille, les élu·es de la même droite genevoise au Conseil national venaient de torpiller à Berne le salaire minimum voté par 58% des électrices et électeurs de notre canton.
Pour autant, si le budget 2023 voté par le Grand Conseil a permis d’éviter le pire, il ne répond toujours pas aux besoins de la population dans les domaines essentiels de l’éducation, de la formation, de la santé, des transports publics, du logement et de l’aide sociale. Comment pourrait-il en être autrement, alors que 1’600 gros actionnaires, qui empochent chaque année 1 milliard de francs de dividendes, bénéficient toujours d’allègements fiscaux incompréhensibles ou que la somme des fortunes de plus de 3 millions de francs croît chaque année de 6 milliards de francs ?
Il faut bien que certaines et certains paient les frais de cette explosion des inégalités sociales. Et elles et ils sont très nombreux·ses ! D’abord, les 36% des contribuables qui ne gagnent pas assez pour payer l’impôt cantonal direct ; ensuite, les 140'000 personnes qui doivent bénéficier de subsides de l’État pour s’acquitter de leurs primes maladies ; enfin, les milliers d’habitant·es de l’une des villes les plus opulentes du monde qui sont toujours contraint.e.s par la misère à recevoir une aide alimentaire quotidienne.
La Liste d’Union Populaire se donne pour tâche de rassembler les milieux populaires pour défendre nos salaires, nos assurances sociales et nos services publics. Elle appelle aussi à une liste unique de la gauche combative pour qu’elle se renforce au parlement et fasse front pour soutenir les luttes sociales.
Pour l'Union Populaire
Jean Batou
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Jean Burgermeister
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