Si personne ne contestait la nécessité de restaurer l’équilibre financier de la caisse de prévoyance des fonctionnaires de police (CP), le Conseil d’Etat (CE) n’était pas parvenu à mener des négociations propres à trouver une solution satisfaisante. EAG avait ainsi déposé son propre projet de loi (PL) mais il a finalement paru plus simple de déposer un amendement général au PL du CE. Avec le soutien d’EAG, du PS, des Vert·es, du MCG et de l’UDC, ce texte a été adopté par le parlement. Il avait reçu préalablement l’aval des syndicats de police (UPCP et SPJ).
Malgré les cris poussés par une certaine droite, en particulier le PLR, il faut noter les efforts consentis par la police. Tout d’abord, alors que jusqu’en 2011 il était possible pour un·e fonctionnaire de police de prendre sa retraite à 52 ans, cet âge est passé à 58 ans. Avec la nouvelle loi, l’âge pivot passe à 60 ans, soit 2 ans de plus qu’actuellement. La durée de cotisations augmente elle aussi pour atteindre 37 années. Le discours de la droite sur les privilèges insensés dont bénéficierait la police est ainsi difficilement audible, à moins de considérer qu’il faille aligner tout le monde par principe sur les plus mauvaises conditions (de retraite, salariales, horaires, etc.) observables dans le canton ou la Suisse.
EAG se bat plutôt pour améliorer les conditions de travail et de retraite de toute la fonction publique, sans entrer dans le jeu malsain des comparaisons. Il y a toujours pire ailleurs… mais ce n’est pas une raison pour s’y conformer. Il convient plutôt d’avoir des objectifs à défendre, tels que la retraite possible à 60 ans, des rentes permettant de vivre décemment, une indexation des salaires et des pensions pour lutter contre la vie chère, etc. et aussi continuer à privilégier un système de retraite en primauté des prestations. Chaque débat sur les caisses de prévoyance représente une occasion pour la droite d’essayer soit de passer à la primauté des cotisations soit de modifier la répartition de la cotisation entre employé·es et employeur, soit les deux ! EAG estime que pouvoir jouir de sa retraite le plus longtemps possible en pleine santé, avec une rente décente est un droit, et qu’il est indécent de chercher à le dénier.
Renflouer la CP paraît une évidence. Et si la modification de la loi pour parvenir à cette fin permet de préserver un plan de prévoyance acceptable, qu’il puisse en inspirer d’autres, et non l’inverse. La droite a annoncé un référendum contre les modifications de la loi sur la CP. A suivre.
Olivier Baud