Alors que les HUG procèdent aux premiers licenciements des infirmières touchés par le Covid long, les député·e·s de la Liste d’Union Populaire ont déposé une motion demandant l’arrêt immédiat de ces procédures indignes et ont organisé une action afin de rencontrer le directeur des HUG (voir le texte d’O. Baud ci-dessous). Cette mobilisation a permis de faire connaitre et relayer le combat des ces infirmières malgré le refus de l’urgence par la droite et l’offensive inadmissible du magistrat Poggia.
Les député·e·s d’Ensemble à Gauche se présentant sur la Liste d’Union Populaire ont été particulièrement choqués d’apprendre par voie de presse, le 19 janvier dernier, que des membres du personnel soignant, touchés par le COVID-long sont en procédure de licenciement. Une des personnes concernées à même reçu sa lettre de licenciement.
Il y a encore peu de temps, ces personnes qui ont travaillé au front durant la pandémie, dans des conditions de stress, de surcharge, de manque de matériel et d’incertitude pour préserver la vie de nos concitoyen·ne·s, étaient applaudies chaque soir. La population ne s’était pas trompée. Le dévouement de ces personnes a sans aucun doute sauvé des vies et permis à notre système hospitalier de tenir le choc.
Inévitablement, nombre de travailleur⋅euse⋅s de la santé ont fini par attraper le Covid. Et sur le nombre, une petite partie en subit encore les conséquences. Naturellement, les personnes concernées se sont retrouvées dans l’incapacité de travailler. Or, les HUG ont décidé de licencier les membres du personnel infirmier touché par le Covid long et arrivant au bout du droit au salaire prévu par la loi sur le personnel de l’Etat.
Face au caractère injuste et inadmissible, les députée⋅s de la Liste d’Union Populaire ont déposé une motion demandant l’intervention du Conseil d’Etat afin d’interrompre ces procédures et ont demandé l’urgence. Réagissant à notre motion et à notre action aux HUG, M. Poggia est sorti de l’ombre en tenant sur Léman Bleu, un discours indigne. Les infirmier·ère·s concernées n’ont aucun soutien à attendre de la part de l’exécutif qui les renvoie vers l’assurance-invalidité comme s’il s’agissait d’une simple démarche administrative.
Le Parlement aurait pu et aurait du voter cette motion afin d’envoyer un signal clair aux salarié·e·s touché·e·s dans leur santé : nous ne vous laisserons pas tomber car nous avons une dette envers vous. Pourtant, la droite et l’extrême-droite ont accepté l’ajout et refusé l’urgence, envoyant cette motion en commission sans débat. Cette manœuvre hypocrite leur permet de gagner du temps (jusqu’aux élections) sans avoir à s’opposer à notre motion.
La Liste d’Union Populaire ne laissera pas cette histoire se perdre dans les méandres des commissions, nous poursuivrons la lutte pour l’annulation des licenciements. La mobilisation continue…signez la pétition ici
Pablo Cruchon
Rencontre avec le directeur général des HUG
Jeudi 26 janvier, trois députés du groupe EàG et candidats LUP, Rémy Pagani, Jean Burgermeister et Olivier Baud, ont rencontré M. Bertrand Levrat, directeur général des HUG, qui était accompagné de M. Patrick Nicollier, directeur RH .
Cet entretien a permis de réaffirmer qu'il n'était pas admissible d'envoyer du personnel au front durant la pandémie, de l'exposer à la contamination, et ensuite de s'en séparer au prétexte que les jours d'arrêt maladie sont épuisés. Devant une situation exceptionnelle, mal connue, et l'incertitude qui en découle, une mesure particulière s'impose. Les infirmières atteintes de Covid long souffrent d'une maladie professionnelle. Elles n'auront plus droit à leur salaire après 730 jours d'arrêt maladie. Les HUG ont toutefois la possibilité de surseoir à cette décision brutale. Il paraît surtout peu crédible qu'une entité telle que l'hôpital qui compte près de 14'000 collaboratrices et collaborateurs échoue à reclasser son personnel à un autre poste. M. Levrat a assuré que la porte restait ouverte... Mais cela ne rassure guère les personnes concernées. Les députés ont réclamé du concret. Le directeur général s'est engagé, pour commencer, à rencontrer l'association des infirmières covidées et son avocat, Me Sacha Camporini. Pour l'instant, malgré le courrier de ce dernier, aucun rendez-vous n'est fixé...
Olivier Baud