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GE: PLUS DE DÉMOCRATIE OUI...ou NON ?

May 15, 2024

C’est le fond de la question qui est posée par l’initiative « Vivre ICI, Voter ICI… » (IN189) que nous avons impulsée et fait aboutir avec les syndicats, toute la gauche et un large front d'associations.

La démocratie c’est quoi ? C’est en principe un système où les décisions sont prises par le «peuple», qui élit ses représentant·e·s et signe référendums et initiatives. Or à Genève, 59% des habitant·e·s seulement ont le droit de participer à cette «démocratie» très incomplète, c’est juste celles·ceux qui ont le passeport suisse. Les plus de 40% restant, nos collègues de travail, nos voisin·e·s, nos ami·e·s, des gens qu’on croise tous les jours, au bistro, au supermarché, à la sortie des écoles quand on va chercher nos enfants, n’ont pas le droit de voter.

Pour un peuple à 100% pas à 59%

Pourquoi cette privation de droit? Ces personnes sont soumises à l’impôt comme les Suisses, ils·elles travaillent, créent nos richesses et contribuent à la prospérité commune. Elles vivent ici et ont les mêmes devoirs que nous, mais n’ont pas les mêmes droits, parce qu’elles n’ont pas le bon passeport. Le «peuple» genevois n’est constitué, officiellement en tous cas, que de moins de 60% d’entre nous. Plus de 40% d’entre nous sont exclus de ce «peuple» rétréci. C’est injuste et contraire au principe républicain d’égalité. Ce que veut l’initiative c’est reconnaître à 100% la réalité du peuple de Genève. C’est faire coïncider peuple «officiel» et peuple réel ! C’est en finir avec une division écartant plus de 40% de nos concitoyen·ne·s en matière de démocratie. Sans nos résident·e·s étrangers Genève ne serait pas Genève, sans eux-elles notre démocratie n’en est pas vraiment une non plus !

Tous les salarié·e·s doivent pouvoir voter sur …le salaire minimum, par exemple C’est le sens du mot d’ordre de l’Union Populaire: le peuple entier doit pouvoir s’exprimer ! Du point de vue des travailleurs·euses c’est capital, on supprime une division artificielle entre nous (exploitée par les xénophobes) et on donne à nos collègues non-suisses le droit d'exprimer leur avis sur des questions essentielles pour les salarié·e·s et leurs syndicats : le salaire minimum, les horaires d’ouverture des magasins, les conditions de travail dans les crèches, le logement, les subsides à l’assurance-maladie, etc.

Nos adversaires des partis bourgeois soutiennent l’idée que les droits politiques sont un «privilège» à réserver aux seuls Suisses. Ils font comme si l’élargissement des droits politiques affaiblissait les droits existants de ceux·celles qui les ont. C’est faux. Libertés et droits, plus on les partage, plus on les étend, plus on les renforce.

Genève avant ses Révolutions du 18e et du 19e siècle connaissait une «démocratie» réservée à une petite élite de riches patriciens, puis peu à peu sa base s’est élar- gie… Elle est devenue plus forte et réelle de ce fait. Quand les femmes ont obtenu les droits politiques, les hommes n’ont rien perdu, au contraire! C’est la même chose avec notre initiative, nous y gagnons toutes et tous suisses et résident·e·s étrangers.

Pour une démocratie plus représentative !

L’extension des droits politiques renforce donc la démocratie genevoise au profit de toutes et tous. Le bassin d’élu·e·s et de magistrat·e·s potentiels sera élargi, plus de compétences seront à disposition, le nombre de votant·e·s lors des scrutins augmentera, leur représentativité par rapport à la population sera meilleure.

Aujourd’hui, notre Grand Conseil est élu avec une participation de 37% des 59% de Suisses de notre population… C’est moins de 20% de la population, qui participe à cet exercice, soit un·e habitant·e sur cinq. Pour avoir une majorité politique il faut juste dépasser la moitié de ce seuil. Une personne sur dix. Pas étonnant donc d’avoir un Grand Conseil souvent peu en prise avec les problèmes réels de la population. L’initiative apportera du sang neuf à nos institutions républicaines !

VOTER OUI À l’IN 189 C’EST AFFIRMER L’EXISTENCE DU PEUPLE RÉEL COMME BASE DE NOTRE DÉMOCRATIE

Eligibilité: va-t-on trop loin ?

Quand il s’est agi d’accorder le droit de vote aux femmes, le débat s’est centré sur le droit de vote… Alors qu’évidemment, on leur offrait aussi le droit de se porter candidates et même l’éligibilité au Conseil d’État et au Conseil des États ! Parce que les deux choses vont de pair, sinon on aurait pu offrir le droit de vote aux femmes et (dans un premier temps) leur refuser l’éligibilité en considérant qu’elles n’avaient pas à se porter candidates et qu’elles n’avaient qu’à voter pour des hommes. Absurde !

Démocratie : quelle direction? quel horizon?

Nous nous sommes toujours battus pour renforcer et étendre les droits démocratiques, comme aujourd’hui. Par le passé nous avons proposé et soutenu les diminutions successives du nombre de signatures pour les initiatives et référendums. Nous avons gagné une bataille contre la privation de droits politiques des personnes en situation de handicap. Nous avons lutté pour la transparence et le plafonnement des montants engagés dans les campagnes pour que les votes ne s’emportent pas à coup de millions, mais à coup d’arguments…

Au-delà notre horizon est que la démocratie ne doit pas s’arrêter aux portes des entreprises. Le contrôle de l’économie et des moyens de productions principaux ne doit pas être soustrait – comme aujourd’hui - du champ des décisions populaires. Elles doivent, au contraire, pouvoir être prises par les citoyen·ne·s et les travailleurs·euses guidés par nos intérêts collectifs … pas par des capitalistes ou des actionnaires guidés par leur soif de profits! C’est un vrai socialisme que nous voulons. Une rupture dans ce sens est indispensable pour répondre aux défis que rencontre l’humanité : crises économique et écologique, guerres et famines…